Qu’est-ce qu’une addiction ?
« D’un point de vue scientifique et médical, les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères.
Les addictions concernent le tabac (nicotine), l’alcool, le cannabis, les opiacés (héroïne, morphine), la cocaïne, les amphétamines et dérivés de synthèse. Parmi les addictions sans substance, seul le jeu pathologique (jeux de hasard et d’argent) est cliniquement reconnu comme une dépendance comportementale dans les classifications diagnostiques internationales (DSM 5). »[1]
Que peut apporter l’hypnose aux traitements des addictions ?
L’hypnose permet de faire de grands changements à l’intérieur de quelqu’un grâce aux suggestions et phénomènes hypnotiques adéquats. En effet, cet état amplifié de conscience va court-circuiter les limitations de l’ego et permettre d’installer ou amplifier des ressources internes, de modifier l’image que se fait la personne d’elle-même et de sa relation avec une substance ou une activité.
[1] Source : https://www.drogues.gouv.fr/quest-ce-quune-addiction
[2] Source : https://stock.adobe.com/ch_fr/contributor/211199957/cevmemories
Et concrètement, comment cela se passe entre hypnose et gestion des addictions ?
La première chose à faire est d’aller vérifier la motivation de la personne. Si elle est forte « Mon médecin m’a dit que je n’en ai pour plus très longtemps si je continue ainsi, et moi je veux profiter encore longtemps de mes petits-enfants ! », il s’agit d’un levier de changement présent et porteur ! Si la motivation est faible « C’est ma femme qui m’envoie pour que j’arrête de fumer mais… je ne suis pas convaincu ! », alors il s’agira de travailler tout d’abord sur la motivation avant quoi que ce soit d’autre !
Ensuite, personnaliser son accompagnement – ne PAS utiliser de script hypnotique ! Il est donc très important que l’accompagnant aille explorer avec son patactif[1] son histoire, ses hauts et bas, ses fragilités et forces, son parcours, ses déclencheurs, et ceci dans tous les contextes de sa vie.
Puis il est nécessaire pour l’accompagnant de comprendre qu’une addiction amène à une dissociation chez son patactif : Il y a les moments où la personne fume, boit, sniffe, joue, etc. et les moments où cette même personne ne fume pas, ne boit pas, ne sniffe pas, ne joue pas, etc.
Et il est donc indispensable de travailler avec ces deux parties ! Pour qu’elles puissent se découvrir, s’apprivoiser, comprendre les besoins de l’une et de l’autre, s’accepter, se soutenir et finalement œuvrer ensemble à la bonne évolution de la personne.
Le travail sur les sous-modalités est également impératif : « Quelle est la marque de cigarettes avec laquelle tu as commencé ? » pour aller changer ces sous-modalités.
Finalement, les futurisations – particulièrement aux niveaux Sens/Essence et Identité[2] – sont très importantes car il est important de donner un GPS au cerveau de notre patactif pour qu’il puisse se projeter : Qui et que seras-tu quand tu ne fumeras plus, ne boiras plus, etc. ? Que feras-tu dans ces futurs moments durant lesquels tu ne fumeras plus, ne boiras plus, etc. ?
Faut-il être prudent avec l’hypnose et les addictions ?
Oui ! Cet accompagnement demande généralement à être fait en interdisciplinarité (avec le médecin traitant par exemple).
En effet, se défaire d’une addiction amène non seulement à devoir développer des ressources pour créer une résilience afin de s’en sortir (et surtout ne pas y revenir !) – ce qui est le job de l’hypno-thérapeute – mais peut également entraîner un syndrome de sevrage se manifestant par une série de symptômes physiques et psychologiques qui peuvent être très inconfortables et parfois dangereux !
En conclusion ?
De mon expérience – et une fois que tous les points précédents sont cochés -, l’hypnose est une très bonne approche pour permettre à quelqu’un de se défaire d’une addiction, pour autant que la personne soit motivée et le praticien au clair des enjeux en cours.
Si de plus, l’hypnose est alliée à la PNL (niveaux logiques, sous-modalités, spatialisation et Thérapie par la ChoZif’), à l’EFT et à la Modélisation symbolique, alors elle est encore plus puissante pour permettre à quelqu’un de se défaire d’une addiction !
[1] Néologisme créé pour l’ouvrage « Comment transformer votre vie avec les thérapies courtes », éd. Favre, Lausanne, 2015 – Contraction de « patient » et « actif ».
[2] Cf. Niveaux logiques ou Pyramide de Dilts https://fr.wikipedia.org/wiki/Niveaux_logiques