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Billet pro #8 \ »L\’homme qui ne s\’habitait pas\ »

Un monsieur dans la quarantaine consulte pour un burn-out et des crises d’angoisse. Bien que d’esprit vif et ouvert, nous constatons rapidement qu’il ne « s’habite » pas : il est extérieur à lui-même, et ne sait donc pas ressentir les choses. Il a été abusé psychologiquement durant toute son enfance et adolescence. Son « Moi » s’est cristallisé vers l’âge de cinq ans. Il n’a donc pu vivre les étapes nécessaires à une bonne individuation.

Comme il vient de loin, nous avons prévu une longue séance de 3h.

Premier acte

Je lui propose de faire une ChoZif’ et de choisir un objet-symbole qui le représente enfant. Il prend un petit caillou « J’ai dû devenir aussi dur, lisse et gris que ce caillou pour me protéger » :

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Puis il « l’emprisonne » en plaçant autour quatre objets-symbole représentant les quatre facettes toxiques qui l’entouraient à l’époque.

 

Deuxième acte

Je lui suggère de trouver des objets-symbole représentant des ressources sur la table : Il choisit un grand coquillage à demi irisé, une grande pierre de montagne et une pierre précieuse dorée possédant nombre de facettes.

 

Après une hypnose rapide avec intégration de ces ressources, il les place en triangle sur la table. L’une d’elle s’est transmutée, la pierre précieuse n’est plus une ressource mais représente son « Moi du futur ».

 

Il se sent assez fort maintenant pour extraire le « Petit moi » du cercle toxique et le protéger en l’installant au milieu des deux ressources et du « Moi futur » :

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Troisième acte

Nous revenons maintenant aux quatre facettes toxiques, qu’il traitera chacune à sa façon jusqu’à ce qu’elles aient perdu de leur emprise.

 

Quatrième acte

Comme il ne sait que faire de son « Moi du futur » : hypnose rapide et dialogue entre les deux pierres. Il décide alors que ce « Moi du futur » fait déjà partie de son présent, et le pose en équilibre sur la pierre de montagne qui représente donc maintenant son « Moi présent ». Les deux pierres-ressource se sont donc transmutées en différentes étapes du « Moi »

 

Cinquième acte

Il décide que tous ces « Moi » font partie de lui et du présent : il installe le « Petit Moi » bien en sécurité dans le coquillage irisé, met par-dessus le « Moi présent » puis y rajoute le « Moi futur ».

Intégration de tout cela.

 

Tomber de rideau

Le tout tient magnifiquement en équilibre, est empli de lumière et de facettes : « On dirait un vaisseau de science-fiction : ça brille de partout, il y a cette lumière au centre qui réchauffe le Petit moi, et il y a toutes ces facettes qui me représentent bien. »

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Il est arrivé apathique, dissocié depuis toujours, en burn-out et repart empli de créativité, et surtout « Je m’habite avec une force nouvelle dans le tronc. »

 

 

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Billet Pro #6 : \ »La vieille dame et la mer\ »

 

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La magie de la symbolisation… : C’est le cas pour cette adorable vieille dame venue me voir il y a quelques jours. Elle a passé beaucoup de temps à m’expliquer toute la colère qu’elle avait en elle, et que c’est comme si « elle était programmée à l’envers : tout ce que je demande se passe à l’envers ».

Comme elle ne voulait pas d’hypnose, je lui ai proposé de s’installer confortablement dans le fauteuil et lui ai donné une couverture « Oh, c’est tout doux comme un cocon » dit-elle avec un grand sourire. Je lui ai fait quelques suggestions sur sa respiration et la détente qui s’installait tout en lui proposant de fermer les yeux.

Elle m’avait donné deux paysages métaphoriques récurrents chez elle avec lesquels nous avons fait de la Modélisation symbolique : « Je suis dans l’eau jusqu’aux épaules, quelque chose de boueux m’enchaîne par les pieds » et « Je suis dans la cour d’un château, je suis invisible pour les autres et je ne peux pas sortir de ce château ».

Durant la Modélisation, elle a pu sortir de l’eau à son grand bonheur et sa plus grande surprise : elle avait maintes fois essayé avec différents thérapeutes et approches mais jusqu’à ce jour, elle n’avait jamais pu en sortir.

Ses jambes ont commencé à gigoter et elle me dit « je suis en train de courir sur la plage, j’ai une robe qui vole au vent, qu’est-ce que c’est bien ! » puis après quelques minutes, elle me dit « j’ai une douleur au tibia, c’est comme un couteau qui me pique. Du coup, je suis par terre sur la plage ». Elle a réussi à diviser son couteau en petits morceaux  qui s’en sont allés par la plante des pieds. Prise de conscience : « J’ai eu la polio quand j’étais petite ! » Et la revoilà sur sa plage en train de marcher.

Ensuite, elle a très mal à la tête, nuque et omoplates « C’est comme s’il y avait une herse et un soldat là-derrière qui m’a enchaînée ». On y travaille à nouveau au niveau symbolique et finalement, le soldat est aspiré en arrière et la herse a disparu mais il y a plein de « trous » à la place. Comme elle aime les couleurs, je lui propose d’en choisir une « Le rose » et d’en faire une douche sur tous les « trous » pour les combler. Ce qu’elle a fait.

Elle est repartie tellement ravie « Je suis sortie de l’eau vous vous rendez compte !!!! » qu’elle m’a embrassée sur les deux joues « Et en plus on a ri plusieurs fois ! »… Si j’en ai, je vous donnerai de ses nouvelles.

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Billet Pro #5 : \ »Les stratégies thérapeutiques\ »

Daniel, hypnothérapeute à Fribourg, me dit « avoir de la peine à choisir la bonne stratégie ».

Bonjour Daniel,

Merci pour cette question – primordiale en accompagnement.

La première stratégie thérapeutique consiste à relever le maximum d’informations de la part de la personne que nous recevons.

Au niveau verbal : ce qu’elle dit et comment elle le dit (dépistage de croyances, valeurs, biais cognitifs, recueil de métaphores, etc.)

Au niveau non-verbal et para-verbal : ce qu’exprime son corps (attitudes, positions, mouvements, etc.) ainsi que la présence d’une cohérence ou non entre le verbal, non-verbal et para-verbal.

Et c’est à partir de cet ensemble d’informations que nous allons choisir la stratégie la plus adéquate.

En ce qui concerne l’accompagnement en lui-même, il s’agit déjà de déterminer à quel niveau il est adéquat de travailler : l’environnement, le comportement, les capacités et compétences ou l’identité, etc.

Au niveau temporel, il est bien de se demander s’il y a des ressources à aller chercher dans le passé ou le futur. Idem concernant la provenance des obstacles ou des expériences subjectives limitantes.

Puis il s’agira de choisir la technique la plus appropriée, et Daniel, en tant qu’hypnothérapeute, je suppose que votre choix de stratégies hypnotiques pourrait consister à faire de l’hypnose dite « ericksonienne » ou des inductions rapides, du signaling ou écriture automatique, régression et/ou futurisation, lévitation et/ou catalepsie, métaphores archétypale ou personnalisée, ouverte ou fermée, enchâssée, etc.

Pour un accompagnant qui travaille avec différentes approches, il aura de plus à choisir l’approche ou l’ensemble d’approches adéquates ainsi que leur ordre. Par exemple, d’abord un début de ChoZif’, entrecoupé d’une induction rapide, puis reprise de la ChoZif’, puis quelques rondes de FasterEFT puis fin de la ChoZif’.

Être apte à choisir la stratégie thérapeutique adéquate consiste donc à rassembler un ensemble d’informations puis à choisir les techniques et approches qui pourront amener tel ou tel patactif à l’atteinte de son objectif. Il s’agit donc d’un ensemble de savoir-être, de savoir-faire. C’est le résultat qui vous indiquera si vous avez choisi la ou les bonne(s) stratégie(s).

On ne parle plus de stratégie mais d’art thérapeutique quand l’accompagnant sait manier et assembler différentes techniques et approches avec élégance et fluidité. Et quand vous serez devenu un praticien averti, ce seront votre intuition et votre ressenti qui vous le confirmeront à l’instant !

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Billet Pro #4 : \ »La carte n\’est pas le territoire\ »

Que signifie exactement « La carte n’est pas le territoire » ? me demande Sophie, thérapeute énergétique à Rennes.

Effectivement, sortie de son contexte, cette phrase ne veut pas dire grand-chose.

La phrase complète est «  La carte n’est pas le territoire qu’elle représente. » et nous vient d’Alfred Korzybski, philosophe et scientifique américano-polonais (1879-1950). Depuis, c’est devenu l’un des présupposés de la PNL.

Ce qui l’illustre le mieux est ce tableau de Magritte :

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La représentation n’est pas la réalité elle-même : Notre expérience subjective n’est pas notre expérience objective.

Cette dernière consiste en informations provenant de l’extérieur – notre environnement – ou de l’intérieur – notre corps. Ces informations sont traitées par nos sens dits spécifiques : visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif ; il en existe une multitude d’autres dits généraux.

Les uns et les autres constituent notre système sensoriel : celui-ci regroupe les récepteurs sensoriels, les voies nerveuses, et les parties du cerveau responsables du traitement de l\’information sensorielle.

L’expérience subjective, elle, consiste en l’interprétation que fait notre cerveau de l’expérience objective. Elle est généralement inconsciente, et dépend de nos conditionnements (environnementaux, culturels, sociaux, familiaux, éducatifs, etc.), de notre histoire propre, ainsi que de notre nature. Elle est donc autant acquise qu’innée, et entraîne des pensées, des émotions et des ressentis.

Si nous avons peu de prise sur notre expérience objective, nous en avons par-contre beaucoup sur notre expérience subjective. Et c’est à elle que s’intéressent philosophes, poètes, artistes, thérapeutes et accompagnants.

En tant qu’accompagnants, nous ne pouvons œuvrer que sur l’expérience subjective de quelqu’un ; le but étant de lui permettre de faire évoluer ses représentations internes par-rapport à une expérience vécue.

Ceci peut se faire, par exemple, par un travail au niveau des symboles, archétypes et métaphores (Modélisation symbolique, ChoZif’, hypnose, etc.) ou par des recadrages de pensées et croyances.

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Billet Pro #3 : \ »Les leviers de changement\ »

« J’entends beaucoup parler des leviers de changements sur les réseaux mais en formation nous n’avons jamais étudié ça (en tout cas pas sous ce nom-là) ; de quoi s’agit-il exactement ? » me demande Mathieu, accompagnant à Lausanne.

A mon avis, les leviers de changement sont de deux sortes, ceux que l’on trouve :

1) Dans les informations exprimées par la personne que l’on accompagne (lors de la cueillette mais aussi par la suite), et qui donnent des informations sur sa Carte du monde (comme ses Valeurs, Croyances, et autres filtres mentaux ; ou encore ses métaphores et symboles, etc.), qui sont exprimées sous forme verbale, non-verbale et para-verbale, et qui finalement indiquent à l’accompagnant une congruence ou pas des différents éléments.

2) Dans le savoir-faire et le savoir-être de l’accompagnant, d’abord dans sa capacité à créer l’alliance thérapeutique puis dans celle à choisir ses Stratégies thérapeutiques. Alors chaque partie de ce tout devient un levier de changement potentiel qui – bien choisi – permettra une évolution de la Carte du monde du patactif (dans le respect de qui il est et de l’objectif qu’il s’est fixé, bien évidemment).
Au niveau du savoir-faire : Qu’est-ce que l’accompagnant aura su calibrer chez son interlocuteur ? Et que décidera-t-il de mettre en action ou pas ? Et à quel niveau ?
Au niveau conversationnel, et déjà lors de la cueillette, on peut utiliser les leviers de changement que sont les Recadrages et les Recyclages.
Un choix et un timing adéquat dépendent évidemment de ses capacités et compétences – de son expérience -, de sa propre histoire de vie, du travail fait sur ses propres croyances en tant qu’individu et en tant qu’accompagnant, de la qualité d’ouverture de sa Carte du monde, etc.
Nous retrouvons donc ici les subtilités de la cueillette (cf. Billet #1), ainsi que le savoir-faire et le savoir-être qu’elle demande (cf. Billet #2).

En résumé : Est un levier de changement toute information – innée ou acquise – exprimée par un patactif, ainsi que toute action – innée ou acquise – provenant d’un accompagnant et utile à l’évolution du patactif.

J’ai rencontré toutes sortes d’accompagnants, hypnos, coach et autres.

Certains se bornant à appliquer ce qu’ils ont appris en formation, d’autres démontrant de bonnes capacités techniques (savoir-faire) mais tous n’ayant pas développé le savoir-être correspondant…

J’ai aussi rencontré des accompagnants ayant de belles capacités d’intention (savoir-être), qui peinent pourtant à comprendre l’importance des Stratégies thérapeutiques et des leviers de changement  (savoir-faire); et dont l’excès de sympathie ou de synchronisation, d’association ou contre-transfert nuit alors à leur capacité à être des stratèges de l’accompagnement…

L’idéal – comme l’aurez compris celles et ceux d’entre vous qui avez lu le billet #2 – étant d’être en équilibre entre pensée et ressenti, de faire une synergie du savoir-faire et du savoir-être et d’avoir déplié une Carte du monde plus large que celle des personnes que l’on accompagne.

Et là… La magie commence à opérer !

Essentiellement vôtre, Cécile
Ce billet est sous licence Creative Commons, et donc partageable pour autant que sa source soit mentionnée. Celle-ci étant : CFS Centre de Formations Sigmasolutions hypnose, PNL, accompagnement et coaching – Cécile Wyler – Lausanne

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